Commentaire de marché de la mi-année
Au cours des six premiers mois de 2023, plusieurs facteurs ont eu un impact sur l’économie mondiale et sur les marchés boursiers. Parmi les principaux, on peut citer la montée de l’inflation, le stress des bilans des banques régionales américaines et le développement rapide de l’intelligence artificielle. Commençons par décrire chacun de ces éléments, pour ensuite expliquer comment ces derniers ont contribué à l’état actuel des marchés.
L’inflation
L’inflation se traduit par une hausse générale et durable des prix des biens et des services. Elle réduit le pouvoir d’achat et les efforts déployés pour la contenir engendrent typiquement un ralentissement de la croissance économique. Les hausses de prix ont été vigoureuses au cours des deux dernières années en raison notamment de la reprise de la demande à la suite de la Covid-19 et des problèmes d’offres (guerre en Ukraine, Chine). Bien que l’inflation ait commencé à s’atténuer, elle demeure plus forte que souhaité. Selon les données de Statistiques Canada, le taux d’inflation annuel se situe à 3,4 % (mai 2023) comparativement à 7,7 % il y a un an. Rappelons que la Banque du Canada vise à maintenir l’inflation à 2 %, soit au point médian d’une fourchette cible se situant entre 1 à 3 %.
Les banques régionales américaines
Certaines banques régionales américaines ont fait face à de graves problèmes de liquidité au cours du premier semestre alors qu’elles avaient investi leurs dépôts dans des obligations aux maturités lointaines. La valeur de ces obligations a chuté avec la hausse des taux d’intérêt et elles se sont alors retrouvées dans une situation précaire quand leurs déposants ont commencé à effectuer des retraits. Les autorités américaines ont eu à agir promptement et avec vigueur pour assurer tous les dépôts des banques en difficulté et éviter une perte de confiance contagieuse envers l’ensemble du système financier. Ces événements ont accentué le resserrement du crédit, rendant l’obtention d’emprunts plus difficile et ralentissant, de ce fait, les pressions inflationnistes.
L’intelligence artificielle (IA)
L’IA est un domaine de recherche qui vise à créer des systèmes capables de réaliser des tâches normalement réservées aux humains, comme la perception, le raisonnement, l’apprentissage, la décision ou la communication (comme ChatGPT). L’IA a connu un essor considérable au cours des six premiers mois de 2023 grâce aux progrès technologiques, à la disponibilité des données et à la demande croissante des entreprises et des consommateurs. On peut envisager que l’IA contribuera grandement à améliorer l’efficacité, la productivité et la compétitivité des entreprises, en optimisant leurs processus, en réduisant leurs coûts ou en augmentant leurs revenus. Les investisseurs ont démontré dernièrement un fort appétit pour les titres de compagnies associées à l’IA.
Résumé du premier semestre de 2023
Les premiers mois de 2023 ont été marqués par un fort niveau d’inflation globalement en raison de la reprise économique postpandémique. Cette reprise a fait croître les taux d’intérêt à long terme, entrainant une correction des valeurs technologiques. En effet, les investisseurs ont plutôt privilégié les secteurs cycliques, comme l’énergie, les matériaux ou la finance, qui bénéficient d’une croissance plus forte et d’une amélioration des marges dans un contexte de taux haussiers.
À partir du deuxième trimestre, la tendance s’est complètement inversée. En plus du recul de la demande et de l’offre de crédit, les banques centrales ont rassuré les marchés que l’inflation serait temporaire. Les taux d’intérêt à long terme ont ainsi baissé, ce qui a favorisé un rebond des valeurs technologiques, notamment celles liées à l’IA.
Les marchés étrangers, plus fortement exposés aux technologies, ont mieux fait que le marché canadien à date en 2023 et le billet vert américain a légèrement reculé relativement au huard.
Perspectives
Pour la suite de 2023, le ralentissement de l’inflation devrait se poursuivre et mener à une transition vers une période d’inflation plus stable au cours des années subséquentes. Dans ce contexte, on peut s’imaginer que les rendements obligataires demeureront positifs dans l’ensemble bien qu’avec des attentes grandissantes de récession, une plus grande volatilité est à prévoir pour les obligations corporatives.
En ce qui a trait aux actions, nous sommes persuadés que tant que le capitalisme prévaudra, les entreprises continueront de déployer leurs efforts pour répondre aux besoins de façon profitable et les profits ainsi générés attireront des capitaux d’investisseurs voulant s’enrichir. On peut s’attendre à ce que des périodes d’irrationalité continuent de contribuer à la volatilité des marchés boursiers. Malgré les aléas des marchés boursiers, nous demeurons convaincus du potentiel d’enrichissement à long terme pour les investisseurs détenant des actions d’entreprises profitables, aux robustes bilans et payées à juste prix.
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